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16/01/2022

ANTONIO MAZZEO
Les forces armées italiennes sont prêtes pour la guerre au Mali

 Antonio Mazzeo, Africa Express,  15/1/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Nous avons vraiment décidé de nous faire du mal. Et beaucoup. On ne pouvait pas choisir un pire moment pour rendre la nouvelle mission militaire italienne au Mali à 100% opérationnelle. Le pays sahélien, durement éprouvé politiquement, économiquement et socialement par les deux coups d'État orchestrés en août 2020 et mai 2021, a été mis au ban de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) car l'homme fort de Bamako, le colonel Assimi Goïta, ne montre aucune intention de favoriser une véritable transition démocratique. Le report des élections, initialement prévues en février, a convaincu l'organisation africaine de fermer ses frontières avec le Mali et de brandir la menace de nouvelles sanctions, telles que la suspension des transactions financières et le gel des avoirs de l'État dans les banques des États membres.Mali : Assimi Goïta hier, aujourd’hui... Encore et encore

14 pays européens et le Canada se sont prononcés contre le gouvernement du colonel Goïta, irrités par l'autorisation et le financement de troupes mercenaires sur le territoire malien. En particulier, la célèbre société de contractants russes Wagner, proche de l'establishment poutinien, est à l'index, mais aussi les fournitures militaires que Moscou vient d'envoyer à l'État africain (dont quatre hélicoptères de transport et de combat Mi-171). Les relations avec la France sont encore plus mauvaises : le président Emmanuel Macron a accéléré le retrait d'une partie du contingent déployé au Sahel (sur les 5 000 militaires début 2021, il en restera 3 000 fin 2023) et fin 2021, les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, utilisées depuis août 2014 dans le cadre de la mission « anti- terroriste » Barkhane, ont été rendues aux forces armées maliennes.


Les Français partent, en partie, pour être remplacés par leurs plus fidèles partenaires européens, l'Italie en tête, totalement inconsciente du scénario géostratégique très compliqué et dangereux au Sahel. Paris demandait depuis des années à l'UE un partage du fardeau militaire et financier en Afrique sub-saharienne. Ainsi, en janvier 2020, Macron a lancé la Task Force Takuba (Épée en langue tamasheq), une mission multinationale dirigée par la France, à laquelle se sont déjà joints l'Italie, la Belgique, le Danemark, l'Estonie, l'Allemagne, la Grèce, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la République tchèque, la Roumanie, l'Espagne et la Suède.